Composition de la forêt préindustrielle à partir des archives de l’arpentage primitif de l’Est du Québec, Sébastien Dupuis M. Sc.
Une meilleure connaissance des forêts préindustrielles pourrait guider le développement de pratiques sylvicoles avec des objectifs de développement durable et de maintient de la biodiversité. L’objectif de ce mémoire était de décrire la composition des forêts préindustrielles du Bas-Saint-Laurent, dans l’Est du Québec, à partir des arbres énumérés dans les archives d’arpentage des terres publiques, et qui remontent au XIXe siècle. Ces résultats ont été comparés avec des inventaires forestiers récents afin d’évaluer les changements survenus dans la composition des forêts depuis le XIXe siècle
Les forêts préindustrielles du Bas-Saint-Laurent étaient dominées par les conifères. Le thuya occidental (Thuja occidentalis L.), le sapin baumier (Abies balsamea (L.) Mill.) et les épinettes (Picea spp.) étaient les plus dominants. Les espèces feuillues étaient moins fréquentes et moins dominantes que les conifères. Les érables, surtout l’érable à sucre (Acer saccharum Marsh.), étaient plus dominants vers les hautes altitudes. Les pins (Pinus spp.) et les peupliers (Populus spp.) étaient rares.
La comparaison avec les inventaires forestiers de 1980-2009 montrent un accroissement des espèces feuillues au détriment des conifères. Les peupliers, les érables, et le bouleau à papier sont beaucoup plus fréquents aujourd’hui. Le thuya est l’espèce qui a subit la plus grande baisse de dominance, suivi des épinettes et du sapin. Ces écarts entre la forêt préindustrielle et l’actuelle sont attribuables aux coupes et probablement à l’augmentation de la fréquence des feux anthropiques au début du XXe siècle. Ces résultats suggèrent des cibles d’aménagement basées sur les conditions naturelles des forêts.